Quand on lui demande ce qui l’a emmenée à Kingston, Michèle répond sans hésitation « L’amour fait bien des choses ! » C’est après 16 ans de relation à distance qu’elle décide finalement de quitter le Québec pour s’installer à Kingston avec son conjoint. « Cela faisait bien des années que je visitais Kingston régulièrement. J’avais déjà fait tous les parcours touristiques possibles et je connaissais bien la ville quand j’ai déménagé. C’était une ville que j’aimais bien. » Si on lui demande ce qui la garde à Kingston, Michèle répond que l’amour y joue encore un grand rôle, mais que les liens qu’elle a créés avec la communauté francophone y font bonne compétition.

Une passionnée du français

Née à Sherbrooke, une ville où l’anglais prenait une grande place dans l’économie locale et la vie quotidienne, la directrice générale de l’ACFOMI a vécu dans la région de Québec durant plus de 35 ans. Bien que l’anglais était une langue valorisée au sein de sa famille, Michèle a toujours été passionnée par sa langue maternelle et sa grammaire. Cela en était presque un jeu pour elle !

« Je voyais la grammaire comme des équations mathématiques. Je pouvais placer différents éléments pour créer d’autres types de phrases, dépendamment du résultat qu’on recherchait. C’est pour cela que j’ai toujours étudié en langues et en lettres. J’ai appris l’allemand, l’espagnol, l’anglais, et dans chaque langue, c’était la grammaire qui me passionnait le plus ! »

L’impact d’une ville

Même si elle avait déjà une bonne conscience de la place que prenait le français ailleurs au Canada, Michèle en apprend toujours sur les réalités francophones en milieu linguistique minoritaire à travers diverses expériences. Certaines d’entre elles sont positives, d’autres moins.

« Mon fils était venu nous visiter à Kingston et il parle peu l’anglais. Il était allé acheter des cigarettes au dépanneur et lorsqu’il a montré ses cartes d’identité en français au caissier, l’homme a refusé de lui vendre ce produit en s’exclamant « Ici, on parle anglais et tu vas me montrer des cartes en anglais. ».

« Je savais que le français n’était pas célébré partout au Canada. Cependant, je ne savais pas que des gens discriminaient sur la base de la langue. Il n’y avait pas d’autre raison pour justifier la colère de ce monsieur-là, et ça m’a choquée d’en être témoin. »

Ses expériences positives restent tout de même les plus marquantes. Michèle reste émerveillée par le talent francophone qu’elle a pu rencontrer au fil des ans. Elle n’a aucune hésitation à dire que ce qui la rend la plus fière dans son emploi à l’ACFOMI, c’est l’équipe cohésive qu’elle a su créer. « Depuis que je suis en poste, j’ai pu embaucher et travailler avec des francophones de tout horizon qui ont fait avancer grandement les différents projets de l’organisation. », exprime-t-elle.

 

Son plus grand souhait

 

Depuis le début de son implication au sein de l’ACFOMI en 2011, Michèle a eu la chance de participer à différentes initiatives pour favoriser et célébrer la communauté d’expression de langue française de Kingston. Après toutes ces années, un défi persiste. Un défi, qui selon elle, nécessite d’être traité pour permettre à la communauté francophone de grandir. Elle souhaiterait que la Ville de Kingston fasse de vrais efforts pour permettre aux francophones de vivre en français.

« Je souhaite que la ville de Kingston embrasse réellement le bilinguisme sans se limiter à leur obligation provinciale.  Qu’ils comprennent que pour attirer des francophones, pour être capable d’embaucher des francophones, il faut plus que les services essentiels. »

Heureusement, Michèle fait confiance à l’équipe de l’ACFOMI et à ses partenaires communautaires pour travailler main dans la main à la réalisation de ce souhait.

Merci infiniment à Michèle pour sa participation à l’initiative « Mille et un visages d’ici ». Pour lire les portraits précédents, visitez l’onglet « Nouvelles » de notre site web ou le www.acfomi.ca/actualites/ .

L’équipe ACFOMI